D’où viennent les kuksa ?

Tout savoir de cette tasse en bois...

tout commence lors d'un voyage en Laponie...

Introduction

Une tasse en bois, ce n’est pas courant. La kuksa est en effet un récipient original, qui demande du temps et un savoir-faire ancestral pour être fabriquée. Originaire des pays du Nord, cette tasse n’est pas très connue et il est plutôt difficile d’en trouver, que ce soit en France ou dans d’autres pays du monde.

bois de bouleau pour la fabrication d'une kuksa
Des bouleaux, traditionnellement utilisé pour fabriquer une kuksa

La kuksa est traditionnellement façonnée à partir du bois de bouleau et particulièrement dans un broussin (ou loupe). Il s’agit d’une excroissance sur le tronc l’arbre qui permet de couper un morceau plus gros.

Il existe aujourd’hui différentes variantes de kuksa. Certaines d’entre elles sont réalisées grâce à d’autres types d’arbres, et ne sont pas forcément taillées dans un broussin, qui n’est pas commun et donc difficile à trouver.

On l’utilise pour déguster du thé ou du café, ou encore des potages. Le bois retient en effet parfaitement la chaleur, ce qui évite de se brûler comme on peut le faire avec de la porcelaine ou du verre.

Aujourd’hui, la kuksa est également beaucoup utilisée en objet décoratif. Découvrons ensemble l’histoire et la méthode de fabrication de cette tasse en bois !

Histoire de la Kuksa

La kuksa est un récipient qu’ont créé les samis, peuple nomade vivant en Laponie, dans le nord de la Finlande, de la Suède et de la Norvège.

Les samis, finlande
Le peuple des Samis !

A l’origine, ils n’avaient donc pas d’habitat fixe et chassaient entre autres les rennes afin de se nourrir. Cela leur servait également à confectionner des objets du quotidien, comme des vêtements ou encore des chaussures.

Comme ils se déplaçaient constamment, il leur fallut inventer des outils pratiques et simples à transporter. C’est là que nous en arrivons à notre chère kuksa ! Quoi de mieux qu’une tasse résistante, légère et que l’on peut facilement transporter grâce à un lien que l’on y accroche ?

La kuksa permettait donc de boire toutes sortes de boissons comme des potages, du lait ou encore l’eau des rivières, et cela facilement. Il n’était pas rare de conserver sa kuksa tout au long de sa vie.

Aujourd’hui, on l’utilise lors de randonnées ou de parties de chasse. Elles sont toujours aussi pratiques, mais beaucoup les utilise simplement à titre décoratif. Les kuksas sont des pièces rares, d’autant plus que très peu de celle que l’on trouve sur le marché sont fabriquées à la main.

A l’origine pourtant, toutes les kuksas étaient réalisées à l’aide d’un simple couteau. Les processus de fabrication ont évolué et se sont adaptés aux outils d’aujourd’hui. Nous allons donc voir ensemble comment est fabriquée cette tasse en bois de nos jours : à partir de quel matériau exactement, quels sont les outils et les étapes de fabrication de la kuksa.

des kuksa vendues dans un magasin en finlande
des kuksa vendues dans un magasin en finlande

Fabrication traditionnelle

Pour obtenir une kuksa traditionnelle, il est nécessaire de suivre quelques étapes clés de fabrication. Toutes ces étapes étaient bien plus longues et fastidieuses à réaliser à l’époque, même si aujourd’hui encore, fabriquer une kuksa prend du temps.

Découpe du bois

La découpe du bois est le point de départ de la fabrication de votre pièce. Comme nous l’avons évoqué précédemment, elle se fabrique traditionnellement à partir d’un broussin de bouleau. La première chose à faire est donc de trouver un arbre comportant cette excroissance, ce qui n’est pas forcément tâche aisée. 

Il est possible alors de couper un autre morceau du tronc d’un bouleau ou bien utiliser un autre arbre également. 

Une fois que l’arbre a été choisi, il suffit de découper le bois à l’aide d’une hache ou d’une tronçonneuse. Il sera alors possible de débuter la formation de la kuksa. 

Formation de la kuksa

Il faut savoir que cette tasse possède la spécificité de n’être formée que par un seul et unique morceau de bois. On creuse dans le morceau de bois et on le taille afin d’obtenir la tasse. Cela, sans avoir besoin d’y ajouter d’autres morceaux. 

C’est une vraie particularité, car de nos jours, la plupart des tasses sont fabriquées en deux morceaux : le récipient et l’anse. Ces deux éléments sont ensuite assemblés pour ne former qu’un seul et même objet. Ici, la kuksa est composée d’un seul morceau de bois, taillé au couteau ou grâce à des outils plus récents tels qu’une scie ou un sabre filaire. 

Petit à petit, l’objet prend forme. Certaines possèdent une anse ouverte, d’autres ont un trou autour duquel il est ensuite facile d’accrocher une petite lanière en cuir (la dragonne). Mais avant cela, il convient de perfectionner l’aspect de sa tasse. 

En effet, sans cette avant-dernière étape, la kuksa ne serait pas aussi jolie, et surtout elle pourrait s’avérer dangereuse lors de l’utilisation. 

Finition de la kuksa

La finition est donc une étape essentielle. Sans elle, la kuksa aurait un aspect plus brut et pourrait notamment provoquer de petites blessures à causes des éventuelles échardes qui pourraient s’y trouver.

Il est donc nécessaire de poncer l’objet pour une finition impeccable à l’aide de papier de verre par exemple.

Traitement de la kuksa

La dernière étape ne doit pas être négligée. Avant que la kuksa soit fin prête, il est nécessaire de réaliser un traitement visant à empêcher le bois d’éclater après utilisation. 

En effet, en séchant trop rapidement après utilisation, le bois pourrait éclater.  De plus, cela permettra de resserrer les fibres du bois et d’en faire ressortir le tanin pour un aspect encore plus agréable. 

Pour cela, il faut faire bouillir la kuksa dans de l’eau avec du sel, dans une casserole par exemple. 

Attention, il est très important de mettre la kuksa dans la casserole d’eau salée et après seulement, d’allumer le feu. Ensuite, il vous suffit de laisser bouillir entre 30 et 45 minutes. Enfin, il est nécessaire de laisser sécher la kuksa pendant environ 6 semaines.

Votre kuksa est alors prête pour son baptême. 

Le Baptême de votre kuksa

Il est coutume de baptiser sa kuksa de la façon suivante : 

  • Verser un fond d’alcool de “jibolin” (cognac).
  • Tourner le liquide dans le sens contraire des aiguilles d’une montre afin d’apposer une fine couche d’alcool partout à l’intérieur de votre tasse.
  • Boire une première gorgée de cognac.
  • Faire tourner une seconde fois le reste du liquide dans la kuksa, mais dans le sens des aiguilles d’une montre.
  • Finir la boisson.

Une fois que vous avez réalisé cette opération, votre kuksa est considérée comme étant baptisée. Vous pourrez alors l’utiliser comme bon vous semble.

Les premières utilisations pourront d’ailleurs vous paraître originales du fait notamment du léger goût salé que vous pourrez ressentir (car le sel n’aura pas été totalement absorbé par le bois). 

De plus, la forme particulière de la kuksa ainsi que sa matière sont très différentes de celles des tasses que vous utilisez habituellement. Cela pourra vous sembler étrange lors des premières utilisations, mais vous parviendrez rapidement à vous y habituer. 

Conservation de la kuksa

Il est possible de conserver votre kuksa toute votre vie ou presque. En fonction de la façon dont vous en prendrez soin, elle pourra en effet vous accompagner de longues années. 

Pour cela, il est nécessaire de ne surtout pas la laver autrement qu’avec de l’eau pure. Vous ne devez utiliser aucun produit pour la nettoyer. D’après la culture sami, cela éloignerait la chance. 

Certaines kuksas sont huilées après l’étape du traitement, il vous est alors possible de la huiler une fois par an avec de l’huile d’abrasin ou de tung, afin de protéger au mieux le bois. 

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